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Agir face à la crise du logement !

Au début de l’année 2022, la fondation Abbé Pierre a publié son 28ème rapport. Une fois de plus, le constat est sans appel : près de 4 millions de personnes en France, sont considérées comme « mal-logées ».

Le mal-logement regroupe les situations des personnes privées de logement personnel ou dont les logements ne répondent pas à des conditions décentes d’habitation. Parmi ces « mal-logé·e·s », 330 000 sont sans domicile. Le rapport dénombre aussi près de 5 millions de ménages en situation de fragilité par rapport au logement à cause de difficultés économiques, de situation de précarité énergétique ou encore de surpeuplement. La situation exposée par ce rapport est plus qu’inquiétante, elle fait état de la faillite de notre pays à garantir le droit au logement, pourtant inscrit dans l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme signée en 1948. S’il existe 3 millions de logements vides, ceux-ci sont souvent mal situés, en attente de rénovation ou tout simplement trop cher. Et pour cause, depuis plusieurs années, les prix du logement (à la location ou à l’achat) sont en grande augmentation et sont devenus insoutenables, particulièrement pour les ménages les plus modestes. Aujourd’hui, le logement est devenu la première dépense des français·es, soit 27.8% de leur budget en 2021, alors que cela en représentait 20% en 1990. Cette hausse des prix existe sur l’ensemble du territoire y compris dans les communes de banlieues proches dont les prix étaient historiquement abordables. En accession comme dans le parc locatif privé, les logements sont devenus inaccessibles pour les familles aux faibles revenus ou monoparentales. Et si on sait que 9 à 10 millions de personnes sont considérées comme pauvres en France, c’est autant de personnes confrontées aux difficultés pour se loger.

L’outil le plus efficace pour faciliter l’accès au logement pour les ménages modestes est le logement social, il permet d’avoir des loyers beaucoup plus accessibles avec des tranches correspondantes aux revenus des habitants. Malheureusement, les commissions d’attributions sont saturées de demandes et plus 2.3 millions de ménages étaient en attente de logement social à la fin de l’année 2022. Le défi est donc de taille, il faut construire plus de logements sociaux et cela doit passer par un investissement financier de l’Etat. Seulement, la politique du gouvernement ne va pas dans ce sens. Du financement de la construction de 124 000 logements sociaux en 2016, nous sommes passés à 95 000 en 2021, alors que l’objectif annuel visait la construction de 150 000 logements. De plus, de nombreuses municipalités, majoritairement de droite, se montrent réticentes à accueillir des logements sociaux sur leur territoire. Elles préfèrent se mettre hors-la-loi Solidarité et Renouvellement Urbain (qui impose aux communes importantes de disposer d’au moins 25% de logements sociaux) et se soumettre à des amendes. C’est le cas de près d’une vingtaine de communes dans le Val-de-Marne à l’instar de Vincennes ou Saint-Maur-des-Fossés.

À Ivry, nous mettons en place une politique solidaire en matière de logement, pour qu’Ivry reste une ville populaire et abordable pour tous les ménages. Pour y arriver nous faisons en sorte de maîtriser les prix du logement sur la ville. C’est particulièrement le cas à Ivry-Port où nous avons mis en place la zone d’aménagement concerté Confluences qui permet à la ville d’imposer des prix immobiliers dits « maîtrisés » et où nous assurons la place du logement social à hauteur de 40% dans les projets. De cette manière, nous limitons fortement la spéculation et la hausse des prix. Aussi, nous développons une troisième voie entre logement social et accession, via le Bail Réel Solidaire, ou l’accession sociale à la propriété qui permet à des ménages, qui n’en aurait pas les moyens normalement, d’accéder à la propriété. Cet engagement solidaire pour l’accès au logement, l’Etat doit pleinement s’en saisir, car un logement stable, accessible et digne pour toutes et tous, constitue une sécurité personnelle et collective et un point d’ancrage dans notre société face aux fractures qui la traversent.

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