La garde des enfants, c’est un sujet politique !

Il s’agit d’un sujet dont on ne parle que trop peu dans l’actualité et les médias, mais la question de la garde des enfants de moins de 3 ans est primordiale. La population et ses besoins concernant la garde des enfants augmentent. L’enjeu est de taille, les modes de gardes formels, en crèche ou en maison d’assistant·e·s maternel·le·s ne sont pas majoritaires.  Selon le ministère des solidarités, 56% des enfants de moins de 3 ans sont gardés par leurs parents, pour 20% d’entre eux ce n’est pas un premier choix. Beaucoup de parents sont plus ou moins contraints, par manque d’offre ou de moyens, de mettre en pause, voire de cesser leur activité professionnelle pour assurer la garde de leurs enfants. Force est de constater que dans la majorité des cas, ce sont les femmes qui se sacrifient. Au moment même où le Parlement discute de la réforme des retraites, nous faisons le constat de la baisse des revenus et des retraites, qu’occasionnent les carrières hachées par les congés parentaux. En sachant cela, nous pouvons dire qu’il est souvent préférable pour une famille d’inscrire leurs enfants en établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE ou crèche) ou de le confier à un·e assistant·e maternel·le.

Dans les faits, deux facteurs importants peuvent contraindre les parents à renoncer à des modes de garde formels. Avant tout, l’offre est insuffisante. Chaque année, la France enregistre plus de 700 000 naissances pour seulement 145 000 places en crèche ce qui ne représente que 20 places pour 100 enfants. La demande est beaucoup plus forte que l’offre parce que de nombreuses familles font de l’accueil collectif un premier choix, en conséquence, seule la moitié des familles qui demandent une place en crèche en obtiennent une. Les assistant·e·s maternel·le·s portent pourtant le plus d’offres d’accueil pour les enfants de moins 3 ans avec 40 places pour 100 enfants. Cependant, ces places ne sont pas toutes occupées, car cela représente un mode de garde bien plus coûteux pour les parents. Nous ne sommes pas tou·te·s égales·aux face aux modes de garde. Les enfants de moins de trois ans dont les familles font partie du tiers le plus bas en termes de revenus ont cinq fois moins de chance d’être gardé par des professionnel·le·s que ceux dont les parents ont les plus haut revenus. Cette injustice sociale se répercute directement sur la vie et le travail des parents et particulièrement pour les femmes.

Cette situation n’est pas une fatalité, il existe des moyens de lutter contre ces inégalités, c’est une question de choix politiques. A Ivry, nous agissons. Dans le cadre du projet municipal, nous nous sommes engagés à développer le soutien aux différents modes de garde formels de la petite enfance. En plus des 6 crèches municipales (223 places) et des 4 crèches départementales (240 places), nous élargissons l’offre de places en structure publique avec l’ouverture prochaine d’une crèche municipale à Ivry Port, à la place de la structure de l’association Toupty que nous venons d’acquérir. Nous nous engageons également pour l’ouverture d’une crèche départementale dans le cadre du projet Gagarine-Truillot. Nous avons tenu un autre engagement programmatique avec la mise en place d’une aide financière pour le recours aux services d’un·e assistant·e maternel·le : l’ACADAM (Aide Communale pour l’Accueil au Domicile d’un·e Assistant.e Maternel·le). Avec cette nouvelle aide nous facilitons l’accès à cette solution de garde alternative en diminuant significativement la différence entre le coût d’un·e assistant·e maternel·le et celui d’une place en crèche. Nous sommes fiers de ces politiques publiques porteuses d’égalité que nous mettons en place. Il n’y a pas de champ dans lequel il serait impossible de lutter contre les inégalités. Dans chaque domaine, les pouvoirs publics peuvent agir. Nous le faisons à l’échelle communale, mais cela devrait être un enjeu national. Développer l’offre de places en crèche publiques et soutenir financièrement le recours aux modes de gardes formels, c’est à la fois lutter contre les inégalités économiques et les inégalités de genre.

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