A Ivry, nous voulons bien vivre, ensemble !

Il y a un mois, le groupe Ivry Autrement, présidé par Monsieur Bouillaud, adressait une tribune au vitriol contre la majorité municipale. Que disait-il dans cette tribune ? Apportait-il une critique constructive de l’action de la municipalité ? Proposait-il des solutions concrètes ou des projets pour la ville ?  Se faisait-il le relais des questions ou problématiques portées par les habitant·es ? Non, dans sa tribune, il s’agit d’agiter les peurs et de se confondre en accusations malhonnêtes, voire diffamatoires. Au vu des imprécisions et de la gravité de certains propos qui y sont tenus, les élu·e·s de la majorité Ensemble pour Ivry répondent au texte signé par Monsieur Bouillaud.

Nous pouvions nous y attendre : comme souvent en matière de sécurité ou de délinquance, les chiffres visant à choquer ont pris le pas sur l’argumentaire. Et pourtant, extraire des chiffres ne fait pas une analyse. En premier lieu, il faut les comparer à ceux des autres villes. Par exemple sur les cambriolages, il est vrai que 321 cambriolages à Ivry en 2022, c’est déjà beaucoup trop. Pourtant, contrairement à ce qui est dit, notre ville est loin d’être le bonnet d’âne du département en la matière. À Saint-Maur, ville cossue et historiquement gérée par la droite, c’est plus de 383 cambriolages constatés en 2022. Aussi, il s’agirait de choisir des chiffres vérifiés, le nombre de vol de voiture s’élève à 141 cas en 2022 et non 281. Pour finir, en 2022, les atteintes à l’intégrité physique aux biens ont baissé de 12.7% et de 8.73% dans notre ville. Malheureusement, étant donné que cela va à l’encontre du sentiment de peur qu’elle souhaite agiter, la tribune ne l’a pas évoqué.  Les chiffres ne doivent pas être maniés pour caricaturer en agitant les peurs et en caricaturant les préoccupations quotidiennes des habitant·es. Les enjeux de tranquillité publique doivent faire l’objet d’un débat sérieux et constructif, ils valent mieux que les invectives et la démagogie.

Les raccourcis et les recettes miracle n’existent pas. Il nous faut traiter les causes, pas seulement les symptômes d’une société qui va mal : Ivry, comme de nombreuses communes d’Île-de-France, subit les conséquences d’un contexte social, économique, de plus en plus difficile. Il ne s’agit pas de le nier, mais de travailler à y remédier. Ici, nous misons sur la prévention et la médiation. Nous remercions d’ailleurs les dizaines d’agents communaux qui participent chaque jour à la tranquillité publique en étant au plus près de la population.

Cette tribune porte aussi de graves accusations de « complaisance avec le communautarisme » à l’encontre du maire et participe à un climat de suspicion et de discrimination en pointant du doigt, une fois de plus, les musulman·es et particulièrement les femmes. C’est l’engagement d’élu·es Ivryen·ne·s dans une tribune contre l’islamophobie, et  la participation d’une association féministe qui auront valu ces propos diffamatoires. Alors nous le disons, lutter contre les discriminations, ce n’est pas être « complaisant avec le communautarisme », bien au contraire, c’est le combattre. Par contre, décrire les femmes musulmanes qui font le choix de porter le voile comme les détentrices d’un « morceau de tissu aliénant », c’est de la discrimination et du mépris.

A Ivry, nous sommes fier de vivre tout·es ensemble : au-delà de nos origines, de nos nationalités ou de nos religions, nous tâchons de créer du commun entre tout·es les Ivryen·nes. Nous sommes fier·e de nous rencontrer, de nous ouvrir aux autres et à l’extérieur. C’est dans cette démarche d’ouverture que nous nous sommes récemment rendu·es dans les camps de réfugiés sahraouis pour tisser de nouveaux liens entre ici et là-bas, et que nous avons apporté notre soutien aux femmes iraniennes qui luttent pour l’égalité (Ivry Autrement semblant ne pas s’y intéresser n’a pas pris part au vote). Ce n’est pas en vivant, les uns à côté des autres, cloisonnés, replié sur nos identités frileuses et en pointant les autres du doigt que nous pourrons vivre tranquillement. Vivre ensemble, permettre à tout le monde de trouver sa place dans notre ville, sans pointer du doigt ou discriminer, c’est le meilleur moyen de combattre l’insécurité ou le communautarisme.

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